Description
CORSCIA, village du Niolu, dont le territoire englobe la totalité de la Scala di Santa Regina, dispose d'un territoire vaste de plus de 6000 hectares, adossé à une montagne remarquable, englobant Capu biancu et Verdatu.
Village ancré dans une tradition forte de pastoralisme, lié à la Balagne, au Cap, à la Casinca et au Fangu par les pratiques ancestrales de transhumance, Corscia est avant tout, un village de bergers.
L'histoire dit que le chant sacré du « Diu vi Salvi Regina » fut chanté pour la première fois, dans la chapelle San Marcu, par le berger originaire de Corscia, Salvatore Costa le 25 avril 1720.
L’association A LEIA CORSCINCA, association souhaitant préserver la mémoire du village, a pour vocation de sauvegarder, réhabiliter et valoriser notre patrimoine commun, que celui-ci se décline sous la forme matérielle ou immatérielle.
LEIA c'est d'abord le lien, celui des générations, celui du vivre et partager ensemble.
C'est le lien qui permet d'écrire une page commune, celle où perdure la mémoire des anciens, où se construisent les souvenirs des enfants et où se projette l'avenir de chacune et chacun. Le recueil 'Musa chi parte da Corscia' réalisé par J-Luc Luciani porte cette mémoire paisana, il est une fierté collective.
L’association lance sa campagne d'adhésion et de ré-adhésion pour soutenir les projets à venir concernant notre patrimoine matériel et immatériel et son intention de créer du lien par le biais d'activités collectives, culturelles et sociales.
Utilisation des fonds
L'HISTOIRE DU VILLAGE
Constitué de sept hameaux (cuccia, u prunu, u sulaghju, a pantanacce, cavaleraccie, a costa, a nunziata), le village dispose d'environ 75 habitants l'hiver répartis inégalement par hameau, A Coste demeurant le plus habité. A la différence des villages resserrés autour d'une église ou d'une place centrale, Corscia démontre une occupation optimisée de l'espace, portant un intérêt à la présence de fontaines et de terrains cultivables. En ces temps là, le jardin offrait une partie essentielle de la subsistance et l'espace était utilisé par les troupeaux.
Au sein de ces hameaux trois édifices religieux modestes sculptent le territoire, et ancrent localement les pratiques religieuses. Le plus important demeure l'église paroissiale San Salvadore, situé entre Cavaleraccie et A Costa. Viennent ensuite, la chapelle d'A Nunziata réhabilitée par l'association de Mme Giamarchi et la chapelle de San Brancaziu, véritable phare du Niolu, visible de tous les points hauts de la vallée dont elle représente le point de fuite dans la trajectoire de la Scala de Santa Regina.
Le chant sacré du « Diu vi Salvi Regina » fut chanté pour la première fois, dans la chapelle San Marcu, par le berger originaire de Corscia, Salvatore Costa le 25 avril 1720.
Il aurait ainsi permis à cet hymne d'avoir une signification politique et guerrière. Les patriotes corses s'en sont emparé et le chant est devenu l'hymne national de la Corse indépendante en 1735.
Au cours des siècles d'occupation, Corscia fût à maintes reprises un foyer insurrectionnel, tant contre les troupes génoises que françaises. Après la défaite des Corses à Ponte-Novu, le 8 mai 1769, le départ de Pasquale Paoli pour Londres en juin, la Corse demeure un foyer de révolte. En 1773, le Niolu, vallée de rébellion, fut à nouveau occupé par les troupes armées du Roi de France. Les arbres furent brûlés, les vergers saccagés, les troupeaux abattus et les suspects pendus. Parmi ces rebelles, 14 d'entre eux, des pères de famille et des jeunes eurent une fin tragique. Le plus jeune d'entre-eux, Marcu-Maria, avait à peine quatorze ans. Pour terroriser les habitants, leurs corps furent laissés durant près de quarante jours, accrochés à la vue de tous. Cette affaire est connue en Corse comme celle de l'impiccati, les pendus du Niolu. Durant cette période, près de 600 Corses seront envoyés au bagne de Toulon ... et y mourront.
Mémorial des pendus du Niolu
Nous pourrons aussi vous raconter l'histoire de Santa Laurina, dont le site a été identifié par la professeure Moracchini-Mazel dont le culte situé sur l'un des seuls chemins d'accès, représentait une force religieuse respectée.
De Santa Laurina ne subsiste que l'embase que nous réhabiliterons un jour.
De Corscia, nous ne pouvons discuter sans parler de ses bergeries, tant à l'ombria qu'a sulana.
Leur occupation renvoyait souvent à l'origine de famille, ou de hameau des bergers, un tel provenant di u Prunu allait à Omina, coté droit orographique du Golu, un tel allait à U Caracutu, un autre a I vecchjali.
Cette répartition en fonction des besoins et des origines, permettait de mieux gérer A terra di u cumunu, la terre du commun, une forme de répartition équitable du bien commun, la terre et l'eau.
Au total, quatorze bergeries, modestes, utilisées principalement comme abris l'été lors 'A muntagnera. Basses, étroites et dont le toit était réalisé en encorbellement (hormis celle di U turnaghju car construite en toits plats) permettait de protéger les bergers et fabriquer les fromages des dernières traites de la saison.
Au cours du siècle dernier, le village a largement perdu son élan et la chute du nombre d'habitants en témoigne car de 1100 en début de XXème siècle, nous sommes environ 75 habitants permanents.
C'est tout à la fois pour témoigner de notre histoire, du vécu entre génération et remettre de la volonté et de l'énergie collective que la page facebook a été créée et que l'association LEIA Curscinca lui a succédé.